jeudi 2 février 2012

Le bout de la route est un carrefour


La vie est absurde.

Un jour on naît, et voilà qu'on s'y retrouve tout seul sans n'avoir rien demandé. On vous colle un système de valeurs que vous croyez d'abord éternel, inébranlable, tout est si logique! Et puis vous grandissez et l'expérience fait voler en éclat toutes vos certitudes. Pas d'un coup, remarquez, c'est à petit feu qu'elles sont bouilies vos illusions: vous grandissez parce que l'enfant qui est en vous se méprend sur la réalité des choses. Quelles choses? Toutes! Tout est plus compliqué que vous ne le croyiez, plus complexe que vous ne le pensiez: l'amour, l'amitié, la famille, la politique.. Vous vous renez compte que l'idéal humain n'est pas terrestre.. Pas vrai? Le pire, c'est que vous vous tromiez aussi sur vous-même. Quand on est tout gamin on se croit le futur sauveur du monde en devenir, carrément super héros, y'a qu'à voir comment Papa et Maman nous regardent. E puis on comprend, plutôt vite, qu'en vrai c'est un peu moins glorieux. De moins en moins glorieux. Faut dire qu'on n'a pas de supers pouvoirs, alors forcément..

Après vous vous dîtes que vous avez grandi, que vous avez de la bouteille, c'est plus pareil là; vous n'êtes plus un de ces demeuré de gosse naïf, hein, maintenant que vous vous branlez, maintenant que vous avez les seins qui poussent, c'est autre chose! Attention, vous voilà! Vous arrivez enfin dans la vraie vie! Rien nedoit vous résister. Malgré tous ces connards qui vous entourent, vous allez faire exactement ce que vous voulez, pas comme tous ces couillons, avec leur quotidien merdique.. La combine pour refaire le monde et se la couler douce, c'est sûr, vous l'avez trouvée.Enfin presque. Jute deux-trois choses qui collent pas vraiment.Un peu plus, peut-être, c'est vrai, mais doit y avoir moyen de se débrouiller quand même.Bon, d'accord, vous voulez bien reconnaître que vous saviez pas tout de la vie à quatorze ans.

Et puis, c'est pas facile, c'est vai. On est bien obligé de faire avec ce qu'on a, on a d'autres soucis autrement plus impératifs quand on devient adulte, alors c'est pas tout à fait ce qu'on rêvait mais enfin, c'est pas si mal, non? Ca pourrait être bien pire..Et puis c'est pas parce qu'en ce moment vous essayez péniblement de joindre les deux bouts que vous avez baissé les bras. Vous comptez bien peaufiner votre plan pour vivre la vie qui vous fait envie: y'a qu'à voir, vous êtes déjà en train d'y penser.. Ouais de toute façon c'est clair, ça peut pas durer éternellement, un jour vous allez changer tout ça.

Et puis le temps passe et tous ces petits questionnements pleins de bonne volonté se noient peu à peu dans le quotidien, dans la peur chaque jour grandissante de perdre ce que vous avez déjà. Vous compensez vos désillusions par des trucs qui n'ont rien d'essentiel: finir ses études, s'acheter une bagnole, monter en grade, devenir proprio, faire chier le voisin, paraître beau sans l'être, ressembler à, faire comme si, avoir plus que. Vous faîtes semblant de ne pas voir à quel point vous ne vivez pas vos désirs.
"Mais ça viendra!" vous vous dîtes, en pensant à l'oseille, à la liberté, à la reconnaissance future.. "Vay'avoir du changement!"Et arrive un jour où, effectivement, ça change. Mais pas vraiment comme vous l'imaginiez, ça non, dommage, plutôt en sens inverse en fait: vous êtes viré ou vous vous faîtes plaquer ou vous faîtes une dépression ou un très proche meurt brutalement ou la justice vous rattrape ou vous êtes ruinés ou la came vous ronge ou quelque chose comme ça ou tout ça à la fois.

Bon. De deux choses l'une: soit vous vous replngez dans vos dernières illusions en maudissant les autres jusquà ce que la vie vous mette la prochaine torgnole, soit vous vous regardez sans concession dans une glace et vous admettez enfin que votre existence présente ne vous convient pas. Eviemment, elle ne vous convient pas! Puisqu'ellee vous rnd pas heureux. Il va donc falloir en changer. Transformer un peu la réalité, en l'occurence la vôtre, parce que sinon vous allez finir de vous faire happer. Ne plus se faire chier pour des conneries qui n'en valent pas la peine.. Vivre comme vous l'avez toujours voulu, mais vous êtes définitivement le seul qui puisse le faire. Eh oui, il faut que vous agissiez vous-même. La preuve c'est que si vous ne le faîtes pas on s'en fout complètement: on est tous bien trop préocupés par notre propre existence pour avoir l'énergi de changer la vôtre. Quoi qu'on en dise, dans le fond vous êtes tout seul avec vous-même. Vous ne pouvez plus reculer, vous devez donner un sens à votre existence, un sens qui épanouisse. Vous devez touver la vie qui vous correspond. Vous avez le choix, en ce qui vous concerne, tout est possible. Si si, tout! Non?! Observez bien ce qui vous arrête: les obstacles sont quasiment tous dans votre tête. Et quand vous avez compris ça, vous vous ancez à l'assaut de votre destin plein d'enthousiasme et de courage à la recherche du sens que vous n'y aviez pas trouvéAu début, ça marche. Vous vous sentez fort, les choses changent, les perspectives s'enrichissent. Pour la première fois vous vous dîtes que vous avez la main sur votre existence. On dit que vous êtes bien dans votre peau. Vous avez l'impression d'être sage parce que vous avez déjà souffert. Vous vous sentez libre et immédiatement après, la vie vous montre que vous irrémédiablement faible, perdu, seul: un autre échec, une nouvelle désillusion vient briser votre joli bonheur. Vous avez fait tout ce que vous pouviez et pourtant ça n'a pas marché, et pourtant vous vous êtes trompé, pourtant votre intériorié est toujours insaisissable. De nouveau la peine, la souffrnce, l'absurde. Vraiment, vous désespérez d'être un jour heureux pour de bon.C'est bien! Vous venez de perdre votre dernière illusion.

A ce moment là, si vous êtes sage, vous admettez au plus profond de vous-même qu'aux yeux de l'humanité vous n'êtes qu'un anonyme, que vous ne détenez pas la Vérité, et que votre futur est incertain.Et alors, loin de vous aigrir, vous apprenez qu'en même temps vous ête unique, conscient, et libre.Que vous êtes aussi fragile que fort.Que les autres sont aussi aliénants que libérateurs. Que la meilleure façon de changer le monde c'est de commencer par soi.Que vous en êtes capable.Tout cela vous semble abstrait et compliqué et laborieux? Vous avez raison. Ce ne sont que des mots, des idées, des choses que vous pouvez comprendre mais que vous ne pouvez intérioriser à moins d'avoir vécu. Seule l'expérience vous colle l'existence au fond des tripes. Alor lancez-vous! Agissez! Faîtes n'importe quoi, un tuc qui vous tient à coeur, que vous voulez avoir fait avant de mourir, un rêve de gosse, ça vous apportera toujours quelque chose d'infiniment plus précieux que ce que vous avez déjà vécu. Vous êtes préssés? Partez sur la route pour y prendre votre temps. Elle vous en apprendra dix fois plus, dix fois plus vite. Elle vous libèrera pour vous permettre de vous retruver, elle vous guidera quand vous serez perdu, elle vous montrera ce qui est essentiel et ce qui ne l'est pas, vous vous connaîtrez mieux et vous comprendrez mieux les autres.Elle vous fera vous sentir partout chez vous.

La vie est absurde ?
Certes, c'est ça qui est excitant.


Overground Tomski et BZE

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